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Le Gabon rentre dans l’ère d’exportation des meubles en kévazingo

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Le Ministre de la Forêt et de l’Environnement Lee White a assisté ce 6 août 2019, à la zone économique de Nkok, au chargement du premier container de meubles fabriqués à base du kévazingo, cette précieuse essence forestière du Gabon.

Ces meubles fabriqués par la société  Gabon Original Furniture ZERP, sont destinés à l’exportation en direction de la Chine. Une grande première pour l’économie gabonaise et un nouveau pas dans la politique de la transformation locale de nos matières premières.

Il faut souligner au passage que le bois qui a servi à la fabrication de ces meubles a été coupé avant la mesure d’interdiction d’exploitation du kévazingo. «C’est le début de quelque chose de très importante pour le Gabon », a souligné Lee White.

Gabon Original Furniture ZERP a lancé ses activités avec un capital d’investissement de 30 milliards FCFA et une équipe de 40 employés dont 32 nationaux.

Selon le Ministre de la Forêt, l’exploitation, la transformation et l’exportation des stocks de kévazingo disponibles sur l’ensemble du pays peuvent rapporter jusqu’à 200 milliards FCFA par an à l’économie.

La filière bois devrait générer 5 millions d’euros par an dans les caisses de l’Etat d’ici 2025 et permettre la création de 70 000 emplois dans la même période, selon des sources gouvernementales.

Si l’interdiction d’exporter des grumes en 2009 a permis d’attirer les investisseurs, les retombées économiques issues de leur transformation sont encore limitées.

Scié, tranché, déroulé, depuis bientôt dix ans, le bois gabonais ne s’exporte qu’une fois transformé. Annoncée en novembre 2009 par le président Ali Bongo Ondimba, l’interdiction d’exporter des grumes avait été appliquée dès janvier 2010. Objectif : accélérer l’industrialisation de la filière bois qui bénéficie d’une superficie forestière de 15 millions d’hectares avec une soixantaine d’essences dont la qualité est mondialement reconnue.

Pour Libreville, qui doit diversifier son économie encore dépendante des cours du pétrole, le pari est réussi. En 2017, la production de bois transformé a atteint 738 377 m3 contre 280 000 m3 en 2010, l’année de l’entrée en application de cette nouvelle politique. Le poids du secteur du bois dans le PIB national a doublé pour représenter environ 5%. Loin toutefois de la barre des 20 %, objectif fixé par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba pour 2020 et qui apparaît aujourd’hui inatteignable.

Créée à 27 km de Libreville, la Zone économique spéciale (ZES) de Nkok, étalée sur 1 126 ha, est désormais le principal outil de transformation du secteur. Pour l’heure, seul un tiers des 1,8 million de m3 coupés dans les forêts est envoyé vers la cinquantaine d’usines qui s’y trouvent, mais une vingtaine de nouvelles unités sont en cours d’installation.

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