La présence de l’homme et la pollution des cours d’eau sont les principales causes de la chute du nombre de poissons.
Un constat alarmant. Malgré des efforts de conservation et de repeuplement des rivières, une espèce de poissons d’eau douce sur cinq est menacée en France, en raison du réchauffement et des activités humaines, selon un état des lieux établi par l’IUCN.
« Même quand il y a des efforts sur certains poissons, le fait qu’on soit face à des changements climatiques et à des aménagements empêche certaines espèces de remonter la pente », explique le professeur au Museum national d’Histoire naturelle, Philippe Keith, qui a participé à l’actualisation de la « Liste rouge » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) présentée ce jeudi.
La présence de l’Homme en cause
En cause, la présence de l’Homme qui construit des digues, érige des barrages (empêchant les migrations), draine les rivières pour l’irrigation, prélève de l’eau, extrait des granulats et altère donc le milieu naturel. Des efforts ont permis d’améliorer la situation de certaines espèces, comme le saumon atlantique, qui vit en mer mais remonte les rivières pour se reproduire en eau douce, et qui est classé quasi menacé.
Le rapport de l’UICN attire l’attention sur « la situation des poissons migrateurs amphihalins [saumons, esturgeons, anguilles, NDLR], déjà préoccupante lors de la première évaluation en 2010″, qui se confirme en 2019: « neuf espèces sur treize sont menacées ou quasi menacées et une autre a disparu ».
L’esturgeon européen, victime de braconnage sur ses oeufs qui servent aux caviars, est particulièrement menacé, tout comme la grande alose, l’anguille européenne et le chabot du Lez, tous classés en « danger critique », c’est-à-dire que leur population est en baisse constante et inquiétante depuis plusieurs années.
Pollution de l’eau avec des pesticides
Autre agression pour les saumons, brochets et beaucoup d’autres poissons, la pollution de l’eau, principalement due aux pesticides utilisés dans les champs, qui rejoignent les eaux douces lorsque la pluie lessive les sols.