Six (6) ans après son inauguration, l’École des Mines et de la Métallurgie de Moanda (E3MG) a déjà vu passer 5 promotions de techniciens et d’ingénieurs. Monsieur Christian BOUPASSIA, le nouvel Administrateur Directeur Général, porté à la tête de cette école en juin dernier, dresse un bref bilan des 6 dernières années de l’établissement.
Monsieur BOUPASSIA, il y a 6 ans l’E3MG ouvrait ses portes. Pouvez-vous rappeler les missions de cette école ?
L’E3MG a été construite pour améliorer l’employabilité. C’est un établissement d’enseignement supérieur et professionnel. Elle entretient une relation différente que les écoles ordinaires avec ses étudiants, en ce sens qu’en dehors des diplômes que l’école leur octroie, elle les accompagne à contracter un premier emploi grâce à un réseau d’entreprises partenaires en tête desquelles, la Comilog. Le souhait des dirigeants de l’école est d’étendre ce réseau en s’attaquant à d’autres marchés et en s’ouvrant à d’autres entreprises minières qui promettent des postes vers lesquels les formations pourront être orientées.
Quel est le bilan de l’école, en termes d’emplois, en 6 ans d’existence ?
Le crédo de l’E3MG, c’est l’employabilité, c’est ce qui fait toute la différence. Elle aide les étudiants dans l’obtention d’un premier emploi.
De 2016 à 2021, l’école a reçu 104 étudiants en quatre promotions d’ingénieurs et de techniciens. Sur les 102 qui ont obtenu leur parchemin, 91 sont en activité dont près de 50 à Comilog,10 à Nouvelle Gabon Mining et le reste dans d’autres entreprises. Au regard de ces éléments, le taux d’employabilité à ce jour est près de 90%.
Il y a encore quelques-uns sur le bas-côté en quête d’un premier emploi. L’école les aide dans cette quête selon ses possibilités.
Comment se fait concrètement la professionnalisation des étudiants à l’E3MG ?
Nous avons mis en place un système d’alternance organisé comme suit : les 2/3 de temps se passent en entreprise, et 1/3 à l’école. Les séjours en entreprise sont organisés en trois étapes : le stage « découverte », d’« opérateur », d’ « ouvrier », ou encore d’ « exécution » d’une durée de trois mois ; il s’agit d’une période d’observations et d’initiation à la vie de l’entreprise à partir d’un poste non qualifié.
Le 2ème séjour, d’une durée de trois mois, permet de découvrir la complexité du cadre de travail (fonctionnement, moyens et résultats de l’entreprise). C’est le stage dit d’« organisation en entreprise », ou d’ « assistant technicien ou ingénieur » : le stagiaire participe aux réunions d’équipe, apprend à gérer les équipes avec le responsable du secteur.
Le 3e séjour est consacré au « projet de fin d’études » : l’étudiant travaille sur une problématique spécifique en rapport avec le métier choisi. Ce stage marque la fin de la scolarité et constitue un véritable tremplin pour un premier emploi. Au cours de ce stage, l’étudiant prend véritablement sa place au sein du service. Il participe à la conception des procédés et aux réunions techniques.
Chaque séjour en entreprise fait l’objet d’un rapport qui sera défendu devant un jury.
L’école bénéficie d’un accompagnement de la Banque africaine de développement (BAD). Comment se matérialise-t-il ?
Le partenariat avec la BAD permet à l’école de s’ouvrir aux candidats de la région Afrique centrale d’abord, et du continent ensuite. Ces candidats sont éligibles au financement de l’institution bancaire via le don d’environ 700 millions de Franc CFA qu’elle octroyait à l’E3MG en 2021 pour l’amélioration de l’offre pédagogique par le financement des bancs didactiques entre autres, ainsi que par le soutien aux étudiants étrangers.
A la promotion 5, l’établissement compte jusqu’à 4 étudiants intégralement pris en charge par la BAD. Ces étudiants étrangers bénéficient des mêmes conditions que leurs collègues gabonais
En plus de sa reconnaissance d’utilité publique par la République gabonaise, déjà en cours, l’école a une dimension sous-régionale. Elle sollicite la certification par le CAMES, une sorte de normalisation de l’établissement aux plans pédagogique et académique.
Quelle est la capacité d’accueil de l’école ?
L’école dispose d’un amphithéâtre pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes en plus des salles de cours. En revanche, le campus compte en tout soixante chambres individuelles où sont logés tous nos étudiants. Le nombre de chambre étant un point faible, nous envisageons d’augmenter la capacité d’accueil du campus et diversifier ses activités.
Un mot de fin ?
Pour faire face aux défis, et pour mener à bien le projet d’autonomisation, l’E3MG devra innover et se réinventer afin de renforcer son attractivité et diversifier ses activités.
Je vous remercie.
Source : comilog.eramet.com