Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé, ce lundi 21 mars, la fermeture de ses projets à Nizi et Bambu, dans le territoire de Djugu, en Ituri. Cette décision fait suite à l’insécurité dont cette structure se dit être victime dans dans l’Est de la République Démocratique du Congo, rapporte Afrik.com.
Depuis 2017, l’activisme des groupes armés rend difficile l’intervention humanitaire dans la province d’Ituri, dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Le 28 octobre 2021, des hommes armés non identifiés ont tiré sur le véhicule de MSF, blessant deux employés. Ces derniers revenaient d’une mission sanitaire au cours de laquelle ils avaient assisté des populations isolées, dans la province de l’Ituri. Quatre mois après, MSF annonce la fermeture de ses projets à Nizi et Bambu, des contrées en proie à l’activisme des groupes armés
« Cette situation est intenable et nous contraint à fermer ce projet. Les risques sont tout simplement trop élevés pour MSF de retourner dans ces zones. Cette décision nous bouleverse, car elle va avoir des conséquences désastreuses pour une population dont les besoins sont aigus. Notre mission est de sauver des vies, mais pas au prix des nôtres », a déclaré Olivier Maizoué, responsable des programmes de MSF pour la RDC.
Au lendemain de l’attaque du 28 octobre 2021, MSF avait demandé aux autorités d’ouvrir une enquête sur cet incident. Mais jusqu’à ce jour, les résultats se font attendre. « Nous sommes inquiets face aux nombreuses attaques et aux pillages des structures sanitaires. Nous sommes profondément troublés par le climat d’impunité qui règne aujourd’hui dans cette partie de la RDC », a déploré Jérôme Alin, chef de mission MSF.
Notons que l’incident du 28 octobre 2021 n’est pas un cas isolé. En juin 2021, l’hôpital général de référence de la ville de Boga, dans la même province avait été endommagé après des combats urbains. « Douze personnes y avaient perdu la vie. Plusieurs bâtiments, dont l’unité de soins intensifs, avaient été incendiés, et la pharmacie et le stock médical pillés », rappelle MSF.